Soutenance (ou, selon le terme de là-bas, "défense privée") de la thèse sur Neil Gaiman de la doctorante (et désormais docteure) belge Fanny Geuzaine, le 25 octobre 2024, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgique.
Titre de la thèse: "Intertextuality, Intermediality, Metafiction, Fictionalisation. Neil Gaiman's Fictional and Non-Fictional Manifesto for Stories and Storytelling".
De gauche à droite sur la photo: le
président du jury Jean-Louis Tilleuil, les membres du jury Ingrid
Bertrand et Moi, le secrétaire du jury et directeur de thèse (ou selon
le terme belge "Promoteur") Guido Latré, la nouvelle docteure Fanny
Geuzaine, et l'ultime membre du jury Jean-Louis Dufays.
Le premier numéro de l'année 2023 de la revue américaine Utopian Studies contient, dans sa rubrique " Book Reviews ", ma recension de l'essai Fabuler la fin du monde. La puissance critique des fictions d'apocalypse (2019) de Jean-Paul Engélibert , qui détaille la façon dont les récits d'apocalypse sont passés, au fil du temps, d'une perspective religieuse à des inspirations physiques et notamment environnementales et climatiques. Il montre ensuite les différentes façons qu'avaient les premiers récits d'apocalypse modernes, au XIXème siècle et au début du XXème, de faire office de précurseurs des œuvres d'aujourd'hui consacrées au changement climatique et à d'autres problématiques actuelles. Enfin, l'ouvrage d'Engélibert s'efforce de prouver qu'en créant un espace imaginaire de table rase post-apocalyptique (un kairos opposé au chronos de la vie normale pré-apocalyptique), la fiction d'apocalypse peut générer une pensée pragmatique et dynamique sur les nouvelles conditions et les actions à mener à partir du nouveau contexte, et donc une motivation plutôt qu'un découragement, ou ce que Michel Deguy appelait L'Énergie du désespoir (1998).
Pour ce faire, Engélibert étudie principalement Le Dernier homme (1805) de Jean-Baptiste Cousin de Grainville, Frankenstein (1818) de Mary Shelley, Le Monde tel qu’il sera (1846) d'Émile Souvestre, Ignis (1883) de Didier de Chousy, Malevil (1972) de Robert Merle, L'Aveuglement (1995) de José Saramago, Des Anges mineurs (1999) d'Antoine Volodine, Cosmopolis (2003) de Don DeLillo, The Road (2006) de Cormac McCarthy, Le Dernier monde (2007) de Céline Minard, L'Homme vertical (2010) de Davide Longo, la trilogie romanesque MaddAddam (2003, 2009, 2013) de Margaret Atwood, les films On the Beach (1959) de Stanley Kramer, Melancholia (2011) de Lars von Trier, 4:44 Last Day On Earth (2012) d'Abel Ferrara, et Ghost in the Shell (1995) de Mamoru Oshii, la nouvelle “The Machine Stops” (1909) d'E.M. Forster, la trilogie dramatique The War Plays (1985) d'Edward Bond, et la première saison (2014) de la série télévisée The Leftovers (2014-2017) de Damon Lindelof and Tom Perrotta.
Page de la revue sur le site de l'éditeur:
https://www.psupress.org/journals/jnls_utopian_studies.html
Page du numéro sur la plate-forme numérique Scholarly Publishing:
https://scholarlypublishingcollective.org/psup/utopian-studies/issue/34/1
Page du livre d'Engélibert sur le site de son éditeur:
https://www.editionsladecouverte.fr/fabuler_la_fin_du_monde-9782348037191