Cette vidéo est l'adaptation d'une conférence donnée le 23 avril 2019 à l'Université catholique de Louvain, à Louvain-La-Neuve, Belgique, et organisée par Fanny Geuzaine et les groupes de recherche GEMCA, ECR & GRIT. Les images sont une légère adaptation du PowerPoint utilisé lors de la conférence.
Résumé: La série de bandes dessinées Sandman (DC Comics, 1988-1996 ; scénariste : Neil Gaiman ; illustrateurs : nombreux) déborde d’intertextes variés, du « DC Universe » à l’histoire de la bande dessinée, des arts visuels et de la littérature. Poésie épique médiévale, théâtre élisabéthain, mythes et légendes sont autant d’éléments servant à construire ce cross-over fantastique et merveilleux. La façon dont ces intertextes s’intègrent à l’ensemble est caractéristique. Dans un geste de métafiction fantastique de grande ampleur, Sandman présente Shakespeare ou des personnages de mythes religieux comme étant assujettis au pouvoir du protagoniste, sorte de divinité tutélaire des rêves et de la fabulation. Ce faisant, et en dépeignant Shakespeare comme un auteur de fantasy avant la lettre, ou en rendant plus expicites les liens entre des personnages DC et leurs modèles bibliques, Sandman annexe d’autres champs culturels dans le champ du fantastique-merveilleux mythopoétique où elle s’inscrit. La même stratégie peut être reconnue dans certains choix graphiques, comme le fait de citer la structure spatio-topique de Little Nemo en la juxtaposant à l’univers du vieux Sandman de Jack Kirby, créant à la fois une inquiétante étrangeté et une sorte de panorama historique de la représentation des rêves en bande dessinée. Enfin, les couvertures avant-gardistes de Dave McKean permettent à la série d’afficher une volonté de subversion des canons des comic-books. L’art contemporain est ainsi utilisé comme un outil au service du fantastique-merveilleux de « Sandman ». La série est donc une sorte de double inversé des œuvres expérimentales dites « postmodernes » qui font sans cesse référence à des genres dits « populaires » et les mettent ainsi au service des stratégies subversives de l’avant-garde.
Lien Youtube de la vidéo:
https://www.youtube.com/watch?v=b5FfEqCKAmg
Le premier numéro de l'année 2023 de la revue américaine Utopian Studies contient, dans sa rubrique "Book Reviews", ma recension de l'essai Fabuler la fin du monde. La puissance critique des fictions d'apocalypse (2019) de Jean-Paul Engélibert, qui détaille la façon dont les récits d'apocalypse sont passés, au fil du temps, d'une perspective religieuse à des inspirations physiques et notamment environnementales et climatiques. Il montre ensuite les différentes façons qu'avaient les premiers récits d'apocalypse modernes, au XIXème siècle et au début du XXème, de faire office de précurseurs des œuvres d'aujourd'hui consacrées au changement climatique et à d'autres problématiques actuelles. Enfin, l'ouvrage d'Engélibert s'efforce de prouver qu'en créant un espace imaginaire de table rase post-apocalyptique (un kairos opposé au chronos de la vie normale pré-apocalyptique), la fiction d'apocalypse peut générer une pensée pragmatique et dynamique sur les nouvelles conditions et les actions à mener à partir du nouveau contexte, et donc une motivation plutôt qu'un découragement, ou ce que Michel Deguy appelait L'Énergie du désespoir (1998).
Pour ce faire, Engélibert étudie principalement Le Dernier homme (1805) de Jean-Baptiste Cousin de Grainville, Frankenstein (1818) de Mary Shelley, Le Monde tel qu’il sera (1846) d'Émile Souvestre, Ignis (1883) de Didier de Chousy, Malevil (1972) de Robert Merle, L'Aveuglement (1995) de José Saramago, Des Anges mineurs (1999) d'Antoine Volodine, Cosmopolis (2003) de Don DeLillo, The Road (2006) de Cormac McCarthy, Le Dernier monde (2007) de Céline Minard, L'Homme vertical (2010) de Davide Longo, la trilogie romanesque MaddAddam (2003, 2009, 2013) de Margaret Atwood, les films On the Beach (1959) de Stanley Kramer, Melancholia (2011) de Lars von Trier, 4:44 Last Day On Earth (2012) d'Abel Ferrara, et Ghost in the Shell (1995) de Mamoru Oshii, la nouvelle “The Machine Stops” (1909) d'E.M. Forster, la trilogie dramatique The War Plays (1985) d'Edward Bond, et la première saison (2014) de la série télévisée The Leftovers (2014-2017) de Damon Lindelof and Tom Perrotta.
Page de la revue sur le site de l'éditeur:
https://www.psupress.org/journals/jnls_utopian_studies.html
Page du numéro sur la plate-forme numérique Scholarly Publishing:
https://scholarlypublishingcollective.org/psup/utopian-studies/issue/34/1
Page du livre d'Engélibert sur le site de son éditeur:
https://www.editionsladecouverte.fr/fabuler_la_fin_du_monde-9782348037191
CHA
AN ASIAN LITERARY JOURNAL
Cha est une revue littéraire hong-kongaise de langue anglaise, consacrée aux arts et aux cultures d'Asie. J'ai réalisé, pour leur rubrique "critiques", un article intitulé "Strange Beasts of China: Harnessing Zhiguai and Magic Realism to Satirise Othering" publié sur le blog de la revue en novembre 2022.
Cette analyse du roman fantastique contemporain Strange Beasts of China, de Yan Ge, examine les façons dont cette série de récits situés dans la Chine d'aujourd'hui, évoquant toutefois diverses espèces de "bêtes" fantasmagoriques, et tous imbriqués de façon à dévoiler les secrets des origines de la narratrice (humaine) (ou l'est-elle vraiment?), s'apparente à la fois au zhiguai par certaines de ses thématiques, au réalisme magique par son traitement ambigu du statut du surnaturel, et à un discours postcolonial dénonçant la stigmatisation de l'alterité à travers l'exemple symbolique des "bêtes" et de la façon dont elles sont traitées par les humains.
L'article est lisible à cette adresse:
https://chajournal.blog/2022/11/16/beasts/
Page du livre Strange Beasts of China sur le site de son éditeur:
https://www.tiltedaxispress.com/store/strange-beasts-of-china
MIRANDA
REVUE PLURIDISCIPLINAIRE DU MONDE ANGLOPHONE
MULTIDISCIPLINARY PEER-REVIEWED JOURNAL ON THE ENGLISH-SPEAKING WORLD
Issue 22
Le numéro de printemps 2021 de la revue Miranda, contient, dans la rubrique "Recensions" (dirigée par Candice Lemaire et Isabelle Keller-Privat), ma recension des deux passionnants livres de Pádraig Ó Méalóid sur Alan Moore (entre autres sujets): Poisoned Chalice: The Extremely Long and Incredibly Complex Story of Marvelman (and Miracleman) (consacré aux inextricables batailles judiciaires qui empêchent depuis presque trois décennies la poursuite de la série de bandes dessinées Miracleman, d'Alan Moore, Neil Gaiman et al.), et Mud and Starlight. The Alan Moore Interviews, 2008-2016, qui, comme son sous-titre l'indique, regroupe les nombreux entretiens avec Alan Moore menés par Ó Méalóid au fil des ans.
L'article est, comme le reste du numéro, disponible en ligne, à l'adresse suivante: https://journals.openedition.org/miranda/38271
Voici une des adresses où l'on peut se procurer Poisoned Chalice: https://www.lulu.com/en/us/shop/p%C3%A1draig-%C3%B3-m%C3%A9al%C3%B3id/poisoned-chalice-the-extremely-long-and-incredibly-complex-story-of-marvelman-and-miracleman/paperback/product-1vjddjn6.html?page=1&pageSize=4
Voici une des adresses où l'on peut se procurer Mud and Starlight: https://www.lulu.com/en/us/shop/p%C3%A1draig-%C3%B3-m%C3%A9al%C3%B3id-and-alan-moore/mud-and-starlight-interviews-with-alan-moore-2008-2016/paperback/product-6744gq.html?page=1&pageSize=4
CALIBAN N°63
DYNAMIQUES DE L'EFFONDREMENT DANS LE FANTASTIQUE, LA FANTASY ET LA SF
Dynamics of Collapse in Fantasy, the Fantastic and SF
Recueil collectif de textes sur la littérature et la fiction télévisuelle (entre autres) américaines, britanniques, irlandaises, québécoises et philippines. Le dossier central, composé d'articles de recherche sur le thème de l'effondrement, sociétal et civilisationnel, environnemental, économique et politique, dans des œuvres de science-fiction, d'horreur et de fantasy, a été coordonné par Florent Hébert et moi-même. Il est suivi d'une rubrique intitulée "Détours" qui regroupe des critiques, de petits essais, des poèmes et des nouvelles, qui a été coordonnée par Helen Goethals et James Gifford, et à laquelle M. Hébert et moi-même avons aussi contribué. Enfin, une rubrique de recensions d'ouvrages scientifiques sur des thèmes divers conclut le recueil (coordonnée par Nathalie Rivère de Carles et Emeline Jouve), dont une recension que je signe et qui poursuit la thématique des autres parties du livre. Paru en février 2021.
Quatrième de couverture:
Tandis que se développe une fiction d'anticipation centrée sur les effets du changement climatique (communément appelée climate fiction ou cli-fi dans le monde anglophone), de plus en plus de voix s'élèvent, dans la communauté scientifique, non plus pour prévenir une lointaine apocalypse, mais pour constater un effondrement (du climat, de la biodiversité, des ressources énergétiques et, partant, de la civilisation thermo-industrielle) déjà en cours. Le propos de ce recueil est d'accomplir une partie de l'étude technique et anthropologique de ce contexte que proposent les collapsologues, mais en se concentrant spécifiquement sur son impact sur le fantastique, la fantasy et la science-fiction. Il s'agit d'étudier des œuvres récentes qui ont pu être influencées par le contexte d'effondrement en cours, et de relire des œuvres plus anciennes à la lumière du nouveau contexte, d'analyses développées dans une perspective collapsologique, ou d'une réflexion sur la notion d'effondrement.
Page du livre sur le site de l'éditeur:
Tout le numéro est aussi lisible en ligne, à cette adresse :
Ce recueil collectif, numéro de la revue Caliban paru en février 2021 et dirigé par Florent Hébert et moi-même, contient, après le dossier thématique d'articles de recherche que nous avons coordonné, une rubrique intitulée Détours, dirigée par Helen Goethals et James Gifford, et composée de critiques, de petits essais, de poèmes et de nouvelles sur les mêmes thématiques collapsologiques que les articles qui précèdent. Dans cette rubrique se trouve mon compte rendu de lecture intitulé "On Lionel Shriver's The Mandibles, A Family (2029-2047)".
J'y analyse succinctement les liens du roman aux genres de la science-fiction, de la fiction sur les crises financières et de la chronique familiale, ainsi que la façon dont le roman met en scène l'idéologie libertarienne de l'autrice.
Page de Caliban 63 sur le site de l'éditeur:
Mon texte, ainsi que le reste du numéro, est aussi lisible en ligne: https://journals.openedition.org/caliban/7834
Page du roman The Mandibles sur le site de son éditeur:
https://www.harpercollins.com/products/the-mandibles-lionel-shriver?variant=32205656129570
Ce recueil collectif, numéro de la revue Caliban paru en février 2021 et dirigé par Florent Hébert et moi-même, contient, à la fin du numéro, dans une rubrique consacrée à des recensions d'ouvrages scientifiques aux thèmes divers, dirigée par Nathalie Rivère de Carles et Emeline Jouve, ma recension du recueil collectif Écrire la catastrophe: L'Angleterre à l'épreuve des éléments (XVIe-XVIIe siècles), dirigé par Sophie Chiari et publié par les Presses Universitaires Blaise Pascal Clermont Ferrand, qui propose de nombreuses analyses de textes de l'époque étudiée, sermons, poèmes emblématiques, traités philosophiques, pièces de Shakespeare et d'autres auteurs de l'époque, ou encore comptes rendus de voyages d'explorateurs, formant ainsi un panorama culturel qui montre l'évolution d'une vision des catastrophes naturelles comme une punition divine, vers une progressivement meilleure compréhension des enjeux climatiques et météorologiques de ces phénomènes.
Page de Caliban 63 sur le site de l'éditeur:
Mon texte, ainsi que le reste du numéro, est aussi lisible en ligne: https://journals.openedition.org/caliban/8300
Page du livre Écrire la catastrophe sur le site de son éditeur:
http://pubp.univ-bpclermont.fr/public/Fiche_produit.php?titre=%C3%89crire%20la%20catastrophe
CHA
AN ASIAN LITERARY JOURNAL
Issue 46
Cha est une revue littéraire hong-kongaise de langue anglaise, consacrée aux arts et aux cultures d'Asie. J'ai réalisé, pour leur rubrique "critiques", un article intitulé "The Fox Spirit of Bluestone Mountain: Female Force, Bridges from
Zhiguai to Novel, and a Royal Rumble of Myth".
L'article porte sur
The Fox Spirit of Bluestone Mountain, un roman fantastique chinois du XIXème siècle, récemment traduit en anglais.
J'analyse la façon dont le roman synthétise les différents aspects de la figure de l'esprit-renarde anthropomorphe et séductrice, personnage récurrent du folklore et du fantastique chinois, et comment le roman exploite des codes de plusieurs traditions littéraires chinoises et l'intertextualité mythologique pour créer un récit riche et une figure de renarde particulièrement complexe et fascinante.
L'article sera publié en ligne dans le numéro 46 de Cha, qui est dirigé par
Tamara Lai-Ming Ho,
Arthur Leung,
Eddie Tay,
Royston Tester, et
Jeff Zroback, et dont la date de parution n'est pas encore annoncée (le dernier numéro publié étant le 44). En attendant, l'article a déjà été pré-publié, en août 2020, dans la rubrique "critiques" du blog de la revue, à l'adresse suivante:
https://chajournal.blog/2020/08/24/fox-spirit/
(En conséquence, l'image ci-contre sera modifiée pour y mettre la couverture du numéro 46 quand il sortira, et le lien ci-dessus sera alors mis à jour.)
Voici aussi la page de
The Fox Spirit of Bluestone Mountain sur le site de son éditeur:
https://camphorpress.com/books/fox-spirit-of-bluestone-mountain/
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